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21 Apr

l'espoir chapitre 7

Publié par Alice  - Catégories :  #témoignages

l'espoir  chapitre 7

Au cours de ce séjour,j'obtins une chambre particulière. Les infirmières m'expliquèrnt rapidement le fonctionnement de la clinique et de ses horaires planifiés. J'étais attentive.

Ils vont me changer de médicaments et je serai prête pour la rentrée.

Mes échanges avec le docteur Kabbaj étaient plus constructifs. Je lui décrivis la chape de plomb dans laquelle j'étais. Il décida d'enlever le lithium qui ne fonctionnait pas sur moi et de conserver le dépakote.

Le problème n'était pas ma maladie puisque de toute façon,je la rejetais avec véhémence.L'accepter se résumait à la laisser gagner.

Ma vie à la clinique se passait mieux que la première fois. A table, je fis la rencontre d'un homme, Paul,malade alcoolique à la retraite. Je tremblais tellement à mon arrivée, qu'il fut décidé qu'il m'aiderait dans les gestes aussi simple que de tenir une fourchette ou de boire un verre d'eau sans en verser sur la table. Cette personne me rassurait.

Mes journées étaient ponctuées de siestes,de lecture. Dormir me permettait de me couper de ma réalité. Mais le fait d'être entourée par une équipe soignante hors pair, m'obligeait à rester debout.

Mes entretiens quotidien avec mon psychiatre s'enchaînaient. Je lui parlais de ce mal-être mais aussi mon envie de reprendre la classe. Je compris qu'il n'était pas d'accord avec ce projet.

J'allais lui prouver ma capacité à guérir même. si je l'avoue aujourd'hui,j'étais terrifiée de faire face à une classe.

Le travail était pour moi,la seule façon de me réaliser. J'avais pourtant perdu tous les repères de la transmission. Mon métier comme ma vie ne m'évoquaient aucune sensation.

Le soir,je m'allongeais sur mon lit et j'avalais avec gourmandise livre sur livre. Je me créais une bulle. C'était aussi le moment de la journée où un semblant de vie naissait;

Le matin, les infirmiers toquaient à notre porte pour nous signifier le début de la journée.

Le moment du petit déjeuner était l'occasion de retrouver Paul. Il ne me jugeait et me prenait tel que j'étais.

Le docteur Kabbaj s'évertuait à me faire entendre que ma maladie était chronique. Je n'en guérirai pas au mieux,je serai stabilisé. Je l'écoutais en me disant qu'on guérissait bien du cancer. tous les espoirs étaient permis. J'avais encore le droit à ma part de rêves.

Le séjour touchait à sa fin. Un petit mieux s'était installé mais dans une fragilité de verre. C'est à ce moment que mon psychiatre me proposa de m'inscrire à l'hôpital de jour. Je n'en revenais pas. Moi? aller traîner mes guetres dans un endroit pareil était hors de propos. Mais pour qui me prenait il? pour une folle. Décidément,j'allais avoir du fil à retorde avec ce médecin. Heureusement, je l'appréciais.

J'ai découvert avec le temps l'importance de ce binôme. Il est aussi dans cette maladie, le noeud de la guerre.

En attendant,je n'étais pas décidé à y aller. Mon salut serait dans mon activité professionnelle.

C'est sans conviction qu'il me signa ma reprise à mi temps thérapeutique. Je lui prouverai que j'allais y arriver,seule comme une grande.

Ce que je n'avais pas compris encore,est que cette maladie est plus forte que notre volonté

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Euthymie quand tu me tiens