une vie à cent à l'heure chapitre 2

Débarquée de ma Bretagne,je m'installe à Melun pour poursuivre mes études à l'IUFM de Melun.

J'étais en phase maniaque.Je dormais, mangeais peu. Le temps semblait trop court.

Je m'épuisais à parcourir les rues de Paris.

Je séchais les cours pour continuer à assouvir ma soif de culture.

Je voyageais dans mes fantasmes culturels.

J'étais Rodin,Monet,Dali,Prévert, Gainsbourg...

J'étais la culture,la politique. J'étais à peu près tout,sauf moi.

Je dépensais une énergie inépuisable auprès des enfants. Les projets pédagogiques fusaient dans ma tête.

Je n'ai jamais été l'éducation nationale mais après tout, je ne pouvais pas porter tous les costumes.

C'est alors, que me vînt l'idée de jouer au papa et à la maman.

La victime consentante accepta sans plus de considération et à partir du moment où il pouvait profiter de la folie de mes grandeurs comme l'accumulation de crédits à la consommation. Folie qui se résumait à l'entretenir.

Les rôles étaient distribués. Je serai la maman et lui,le papa.

Je tenais celui de la femme active des années 90 et lui, le glandeur de service,pardon l'inventeur de génie.

Mon enfant,Arthur, naquit de cette union. Je le surinvestissais. Je n'ai jamais été mon fils. Il est le seul à avoir calmé mes ardeurs. Sans lui, je ne vous raconte pas dans quel merdier, je serais aujourd'hui ou peut être aurais je quitté ce monde prématurément.

Il a été le garde fou de ma maladie déjà bien installée. A l'époque, je consultais un psychiatre. Le tourment de ma vie n'avait pas encore de nom.

Je vous épargne ma prise de calmants à haute dose. J'étais devenue une parfaite petite chimiste.Je dosais savamment ma potion magique.

J'affrontais la vie comme un vaillant petit soldat jusqu'à ma chute